La Bretagne est le pays du vent et de l’eau et le Finistère en est sa signature. Une terre contrastée, mêlant l’ambiance mono chromique du granit avec l’éclat des couchers de soleils, des teintes de la mer, et de la lande multicolore.

Durant deux escapades de fin de semaine, à quelques années d’intervalle, nous parcourons cette région en van. Le Finistère nous surprend par son authenticité à laquelle on ne s’attendait pas, digne de la Bretagne profonde. Et encore, nous avons juste pris sa température, nous sommes loin d’en avoir découvert tous ses recoins. Dans cet article, nous allons vous parler de tout ce qui, pour nous, en vaut le détour.

Déroulé de cette escapade

• Notre premier week-end
  • Découverte des Monts d’Arrée
  • La presqu’île de Crozon
    • Autour de Camaret sur Mer
    • Le Cap de la Chèvre
• Notre deuxième week-end : le long de la N 165
  • Quimperlé
  • Pont-Aven
  • Quimper
  • Concarneau et la pointe du Cabellou
  • La Pointe du Raz et la pointe du Van
  • Locronan

A la découverte des Monts d’Arrée

Quand on évoque la Bretagne, c’est souvent la mer qui vient en tête, les falaises et ses phares, les vagues… Mais, l’intérieur des terres en vaut tout autant le détour avec ses paysages incroyables, loin des habituels circuits touristiques. Nous n’en découvrons qu’une petite partie, celle la plus à l’ouest.

Les Monts d’Arrée sont la région la plus montagneuse de Bretagne. 🏔 Entendez par là que le point culminant, le Roc’h Ruz culmine à 385m. Bref, il n’y a pas de quoi avoir le vertige non plus, mais cela reste une belle région. ^^

Cela fait un bon moment que nous voulions découvrir cette région, car elle est réputée pour le VTT, surtout dans les environs d’Huelgoat, qui célèbre chaque année le fameux Roch des Monts d’Arrée.

Nous arrivons le soir sur les hauteurs du Lac Saint Michel au cœur des Monts d’Arrée et déjà la région nous enchante. La lande du Yeun Ellez et la tourbière offrent ces paysages magnifiques seulement visibles au coucher du soleil. Selon la légende, il parait que l’enfer breton n’est pas loin, mais pour nous, c’est un petit coin de paradis, désert en prime. Le coucher du soleil donne un décor rouge et or, vraiment c’est un bon moment !

Les Monts d’Arrée, ce n’est vraiment pas le même paysage que la côte bretonne car, au lieu de la mer, partout, s’étendent la lande, la roche et les tourbières. Nous ne le savions pas sur le moment et nous le découvrirons plus tard : ces paysages ressemblent beaucoup à l’Irlande !

Nous choisissons de faire la randonnée passant par le point culminant des Monts d’Arrée, le Roc’h Ruz. Cette boucle part de Plounéour Menez et longe le Roc’h an Teuz, le sentier passant par les points culminants.

Information sur la randonnée : Distance : 20 kms, D+ : 375 m – Lien GPX

Nous aimons beaucoup cette rando, le coté le plus sympa étant le fameux sentier le long des Roc’h.

La Presqu’île de Crozon

Après en avoir pris plein les mirettes dans les Monts d’Arrée, nous continuons vers l’Ouest et rejoignons la mer à la presqu’île de Crozon. Nous aurions bien aimé en faire le tour sur un trek de 2 à 3 jours le long du GR 34, appelé aussi le sentier des douaniers, ce qui, pour nous, reste le meilleur moyen de découvrir cet endroit. Mais niveau logistique, nous n’avons rien prévu, comprenez par cela que nous n’avions ni sac à dos, ni tente… et toujours cette envie de profiter des couchers de soleils en van le soir. 🙂

Nous nous arrêtons donc à l’entrée de la Presqu’île sur l’un de nos plus beaux spots bretons.

Information spot en van en Bretagne : Globalement, il est quand même assez difficile actuellement de bivouaquer en van le long de la mer en Bretagne par rapport à 2019 et avant. Depuis le COVID, une politique de préservation est mise en place sur les côtes françaises. Cela est due à la popularité croissante du van et à la montée en flèche de ses inconvénients comme la détérioration du littoral par exemple et le manque de respect des spots nature.

Autour de Camaret sur Mer

Nous débutons notre première randonnée de la presqu’île de Crozon à Camaret sur Mer. C’est un petit village qui est quand même l’agglomération la plus vaste de Crozon. Tout s’articule le long du port et le village vit essentiellement du tourisme. Lors de notre deuxième escapade ici, une restauratrice nous dit bien que l’hiver, tout est fermé. Les magasins et restaurants ne s’ouvrent qu’au printemps, lors des premiers week ends de mai.

Camaret possède un cimetière à bateaux à l’extrémité du port, qui n’a pas bougé en deux ans 🙂

Camaret est un ancien port sardinier, et le vieux port est constitué de fortifications imaginées par Vauban. La Tour Vauban en est l’élément principal.

De même, l’autre monument à voir est l’église de Rocamadour. Ce qui est assez drôle, c’est que sa jumelle, située au sanctuaire de Rocamadour dans le Quercy, a la même fonction, protéger les marins les jours de tempête en faisant sonner sa cloche.

En direction de la Pointe de Pen Hir

Cette randonnée suit le sentier des douaniers. Il fait un temps magnifique aujourd’hui, et rien qu’en partant de Camaret, au sommet du fort de Petit Gouin, la vue est magnifique sur les falaises fleuries donnant sur les plages en contrebas.

Information de la randonnée : Distance : 23 km, D+ : 509 m – Trace GPX

En continuant le sentier des Douaniers, nous arrivons à la pointe du Tourlinguet. Cette pointe est non visitable car son extrémité est dédiée à l’Armée. D’ailleurs, des fortifications en interdisent l’accès et elles sont infranchissables.

Nous passons sur les hauteurs de la plage de Pen-Hat. A marée basse, ce qui n’était pas notre cas, les rochers se dévoilent et des grottes apparaissent.

Nous arrivons à la pointe de Pen-Hir, magnifique ! La falaise est assez impressionnante, une soixantaine de mètre, moins haute que la pointe du Raz, mais les couleurs sont vraiment sympas avec la lande, et la roche qui offrent un beau panorama sur la Pointe de Dinan à gauche et la pointe du Tourlinguet à droite.

Nous revenons à Camaret par le sentier des douaniers jusqu’à la Pointe de Portzen puis ensuite à travers les terres.

Le soir, nous nous trouvons un spot pas très loin du premier, avec vue sur la mer pour l’apéro <3

Le Cap de la Chèvre

Aujourd’hui, nous continuons la découverte de Crozon par une autre grosse randonnée en direction du Cap de la Chèvre. La journée s’annonce magnifique et notre randonnée longue ^^

Information de la randonnée : Distance : 26 km, D+ : 730 m – Trace GPX

Nous partons de Morgat, une petite station balnéaire qui dépend de la ville de Crozon. Pour la petite histoire, cette station était d’abord connue pour son tourisme balnéaire mais, maintenant, elle prône plutôt le tourisme écologique avec le développement de nombreuses zones de réserves animalières comme le marais de l’Aber par exemple ou l’étang de Kerloc’h.

Le sentier des Douaniers monte dans la falaise après la plage de Morgat. A ce moment là, il est vraiment sympa à parcourir car il serpente dans le bois de Kador, entre les pins ! Le soleil brille, on se croirait + sur la Côte d’Azur que véritablement en Bretagne. Les vues à travers les arbres sont superbes sur la mer d’une belle teinte verte.

Ce qui est super aussi, c’est que le sentier monte et descend tout le temps dans le Bois de Kador ! Nous faisons le dénivelé de la randonnée dès le début de la journée ^^ Nous mettons donc un peu plus de temps que prévu mais le relief et le panorama changeant à chaque virage est une belle surprise.

Nous nous arrêtons pour la pause casse croûte sur les hauteurs de la plage de l’île Vierge à l’extrémité du bois de Kador. Un passage un peu technique permet d’accéder à la plage. Rien de bien méchant mais il ne faut pas avoir peur du ridicule pour certaines ^^

Nous continuons la randonnée en direction du Cap de la Chèvre. Les paysages changent. De la pinède du Bois de Kador, nous entrons dans un paysage de falaises et de lande, un peu similaire à la pointe de Pen-Hir, ce qui tranche avec le début de la journée. A vrai dire, Crozon possède vraiment une succession de panoramas différents, à seulement quelques kilomètres de distance !

Nous terminons la randonnée après le Cap de la Chèvre par un passage sur la plage de la Palue. L’endroit est un spot de surf bien réputé et la plage est vraiment belle ! Nous rejoignons enfin Morgat par les terres.

Et voilà, notre premier week-end est terminé avec un final spectaculaire avec ces deux randonnées sur la presqu’île de Crozon. Je pense que les photos parlent d’elles mêmes et j’espère qu’on vous a donné l’envie de venir y faire un tour. C’était vraiment magnifique !

En tout cas, nous apprécions les contrastes de cette région et sa nature belle et sauvage. Pour nous, cette partie de la Bretagne reste plus sauvage que ses voisines, plus typique, plus « brute ». Nous y revenons donc, deux ans plus tard, pour la découvrir un peu plus, en apprécier d’avantage ses villages et sa côte. On vous raconte tout cela juste en dessous 😉

Le long de la Nationale 65

On pourrait croire qu’on ne parle que d’une route banale mais non, durant cette deuxième escapade, nous allons remonter le Finistère du Sud au Nord en faisant des arrêts pour découvrir la région.

Rochefort en Terre

Je vous parle de Rochefort en Terre ici, mais ce village appartient au département du Morbihan. Il est classé parmi les plus beaux villages de France et c’est pour cela que nous en faisons une étape de notre trajet.

Rochefort en Terre reste une petite bourgade, perdue dans la campagne, dominant la vallée du Gueuzon, à une trentaine de kilomètre de Vannes. C’est un joli petit village qui nous met directement dans l’ambiance de ce week-end breton avec ses maisons de granit typique.

Nous aimons bien la façade de son château néogothique ainsi que sa ruelle principale, même si l’imprégnation touristique reste omniprésente. C’est ici que nous apercevons les premières boutiques de Kouign Amman 🙂

Une partie du château est réhabilitée en un musée appelé Naia, dédié aux arts de l’imaginaire, un univers à la Tim Burton, le tout dans un décor de vieilles pierres d’un autre siècle. A notre passage, il est encore en fermeture hivernale, mais il parait qu’il vaut le détour.

Quimperlé

Nous continuons la traversée du Morbihan par la voie rapide, gratuite, cette fameuse nationale 65. Merci, Anne de Bretagne ! Vannes, Auray, Lorient… Nous transitons par ces villes sans véritablement s’y arrêter pour arriver à Quimperlé, joli petit village, lui aussi, mais malheureusement victime de son succès. Le centre ville est surchargé ! Le bourg est aménagé autour de la rivière avec ses maisons à colombage, l’église en granit, ses ruelles étroites, l’association du français et du breton à chaque coin de rue. Bref, l’entrée en matière dans le Finistère !

Pont Aven : la capitale de la Galette

Après notre visite de Quimperlé, nous arrivons en soirée à Pont -Aven. Ce village a fait de la galette sa spécialité mais ce n’est pas sa seule particularité. Pont Aven est un village d’artistes, bâti lui aussi autour de sa rivière. Cependant, l’univers aquatique est mis en valeur ici, bien plus qu’à Quimperlé. La promenade Xavier-Grall notamment chemine à travers les vieux moulins à eau et permet une perspective sur des paysages « nature » à ciel ouvert.

Nous dormons ce soir sur les hauteurs de Pont-Aven, à coté de la chapelle Notre-Dame de Trémalo, dans le Bois d’Amour. Apéritif à la lisière d’un champ de blé, baigné de soleil, comme toujours, le premier soir et le premier matin restent un moment privilégié en van.

Nous sommes le premier week-end d’avril, il fait froid, à peine 7 degrés, nous sortons donc notre réchaud à bois pour une bonne flambée. Cela rappelle les dernières fois où nous l’avions utilisé, à plusieurs milliers de kilomètres d’ici, en pleine Norvège !

Concarneau et la pointe du Cabellou

Aujourd’hui, nous partons à la découverte de Concarneau et de Quimper… non sans avoir acheté un gâteau breton full beurre, à la biscuiterie Traou Mad de Pont-Aven. Histoire de commencer notre régime breton de la meilleure des façons. 😋

Nous commençons par une petite randonnée le long de la pointe du Cabellou. Ce tour est un petit tour, assez pour éliminer le gâteau. De gros rochers jalonnent le sentier, que l’on escalade, pour arriver au Fort de Cabellou.

Le Fort de Cabellou a été érigé au XVIIIe siècle. Pendant la seconde guerre mondiale, les allemands ont rajouté sur la pointe deux blockhaus. Souvent, l’été, les sonneurs de biniou viennent répéter ici. Malheureusement, ou heureusement vous me direz, aujourd’hui est un jour sans démonstration ni ritournelle.

Nous visitons ensuite Concarneau et sa ville close construite par Vauban. Bien que touristique, la cité reste pittoresque. Un double pont permet d’accéder à la ville close, à ses ruelles commerçantes bondées et à ses remparts. Pour être franc, nous apprécions d’avantage le tour de l’enceinte plutôt que les rues archi touristiques.

Quimper

Nous aimons beaucoup Quimper, nous la trouvons colorée ! Ses maisons à colombages, ses ruelles médiévales, sa vieille cathédrale en granit, tout cela a un charme fou et nous semble traduire l’héritage de la Bretagne. Elle reste la capitale du Finistère donc le centre ville est commerçant, mais déambuler le nez en l’air reste un très bon moment.

Nous campons aux alentours du petit port de pêche d’Audierne, au bord du Goyen, en pleine Cornouaille. Ce territoire reste préservé et authentique, nous ne sommes qu’à quelques kilomètres de la Pointe du Raz que nous découvrirons demain mais qui semble d’avantage touristique. Les bords du Goyen restent calmes et déserts, surtout à cette période de l’année.

Audierne reste un joli petit village situé au bord du Goyen que nous visitons le lendemain. Le bourg s’anime surtout au niveau de son port, avec ses jolies maisons colorées. Située dans le Cap Sizun, Audierne est le lieu de rencontre des surfeurs qui viennent dans sa baie.

La Pointe du Raz

La pointe du Raz est la destination touristique par excellence en Bretagne. Jon et moi y sommes déjà allés, donc ce n’est pas une découverte. Mais ça nous semble une bonne idée d’aller redécouvrir l’endroit, surtout que nous sommes qu’au tout début de la saison et donc il y a peu de touristes.

Un chemin en gravier permet de joindre la statue de la vierge des naufragés et le sentier côtier fait le tour de la pointe, beaucoup plus nature.

Ensuite, le chemin devient un peu plus escarpé et n’est plus protégé. Il faut faire un peu d’escalade avec des passages vertigineux, assurer ses prises car, à certains endroits, la chute peut faire mal. C’est au bout de ce sentier que la vue est la plus spectaculaire sur le célèbre Raz de Sein, laissant passer des courants assez violents.

La Pointe du Van

La pointe du Van est située plus au nord, en passant la Baie des Trépassés. A notre passage, il fait gris, il y a de fortes rafales et la pointe est quasiment déserte. Cela donne un air très breton effectivement 🌦 mais sans beaucoup de saturation en couleur. La chapelle Saint-They domine la pointe, historique, en pierre de granit.

Locronan

Après un bref passage à Douardenez, que nous avons visité assez rapidement, nous arrivons à Locronan.

Alors, comment dire ? Locronan nous fait penser à un petit village médiéval figé dans le temps, où l’on aimerait apercevoir des roulottes plutôt que des voitures. Seule la Maison Larnicol, l’entreprise artisanale bretonne devenue quasi industrielle, située sur la grande place, nous indique que nous sommes bien dans le temps présent.

Mais, hormis cela, la place du village nous donne une impression de carte postale, tout en granit, construite au XVe siècle et inchangée depuis.

Ce soir, nous dormons à Argol, aux portes de la presqu’île de Crozon. Nous mettons du temps à trouver le petit endroit pour garer le van. En comparaison de notre dernier passage dans les environs, il y a maintenant deux ans, les choses ont bien changées… Les jolis endroits en bord de mer sont maintenant inaccessibles, barrés par de gros rochers. Nous le pressentions déjà à ce moment là au vu de l’état sanitaire des spots, le résultat d’une politique de durcissement à l’égard des fourgons peu respectueux, c’est compréhensible.

Nous dormons au bord de l’eau, les vagues fouettant le van à marée haute pendant la nuit. Le lieu est désert, et la vue y est dégagée sur l’océan.

Et voilà, notre escapade dans le Finistère se termine, nous sommes loin d’en avoir fait le tour. Nous aurions bien voulu aller jusqu’à Ouessant, mais le temps se couvre, la pluie n’est pas loin. Nous préférons réserver cela pour un autre beau week-end dans cette région, et en profiter pour visiter Brest et ses environs, ainsi que le Nord de la Bretagne.